Catherine de Károlyi, Stylist
Elle est née Catherine Pólya le 1er septembre 1919 à Budapest, fille unique du peintre, affichiste et caricaturiste Tibor Pólya. Très douée pour le dessin et fascinée par la mode, c’est dans cette voie qu’elle s’engage. Elle épouse le jeune comte Étienne Károlyi en 1945.
Catherine et son mari décident de quitter la Hongrie en 1947, lorsque le Parti communiste a brisé toutes les autres forces politiques et que les terres de la famille Károlyi ont été collectivisées et leurs biens saisis. L’intention initiale était d’aller jusqu’en Argentine. Par la suite, le projet argentin est abandonné, notamment à la suite de l’éclatement de la révolution péroniste, et la famille reste définitivement en France, avec le statut de réfugié.
Catherine de Károlyi devient mannequin, puis dessinatrice pour le couturier Robert Piguet. Elle divorce en 1953 et acquiert la nationalité française par son remariage avec un citoyen français, l’auteur et scénariste Raymond Assayas, dit Jacques Rémy. S’étant fait un nom dans la mode comme "Catherine de Károlyi ", elle conserve ce nom "professionnel". Elle crée des modèles pour Jacques Fath et Christian Dior, et ouvre sa propre maison sous sa griffe. En 1967, elle crée la première collection de prêt-à-porter féminin d'Hermès. Jusqu'en 1980, elle dessine des accessoires (sacs, ceintures, carrés...) dont certains deviendront des classiques, comme la boucle H.
Elle est décédée le 30 octobre 2006. Son parcours est évoqué dans l’exposition et le catalogue "Fashion Mix, mode d’ici créateurs d’ailleurs" du Musée de l’histoire de l’immigration. Le premier fils de Catherine de Károlyi, Georges, est le président de la Fondation Joseph Károlyi constituée en 1994 qui a créé sur le site du château de famille un Centre Culturel de Rencontre européen affilié au Réseau européen du même nom et un Centre de Documentation Européen autour de la Bibliothèque François Fejtő. Il a été nommé en 2014 ambassadeur de Hongrie en France. Catherine de Károlyi était la mère du cinéaste Olivier Assayas et du journaliste et écrivain Michka Assayas.